Les concours de discus ou l’évaluation de la beauté des discus est une activité plutôt récente. Ce n’est en effet que depuis une vingtaine d’années que les éleveurs professionnels et amateurs s’adonnent à ces concours.
A ce jour, le nombre de manifestations à travers le monde et particulièrement en Europe à littéralement explosé. Dans le même laps de temps, ces concours de discus se sont mis à souffrir de plus en plus de contestations…
Des contestations qui; avec l’avènement des réseaux sociaux, aboutissent parfois à des centaines de commentaires plus ou moins constructifs. Ceci porte atteinte à l’image de notre hobby et peut décourager sans nul doute les débutants qui souhaiteraient participer à ce genre de manifestation.
Etant éleveur de discus et passionné de ces concours de longue date, j’ai depuis toujours suivi ces manifestations.
A vrai dire, j’ai souvent été étonné de ne pas voir une association, un groupe de réflexion ou autre prendre ce sujet « à bras le corps » afin d’aboutir à des résultats concrets.
Je ne compte plus le nombre incalculable de débats et discussions que nous avons pu avoir avec mes amis éleveurs et organisateur de concours. Aussi, j’ai donc récemment décidé de proposer un système de classification des phénotypes de discus durant le France Discus Show de Mai 2016.
Une conférence qui fût bien reçu, à l’issue de laquelle un bon nombre de passionnés me demandèrent sa publication. Comme promis je vous propose cet article qui vous le verrais sera peut être un peu plus étoffé. Pour faciliter la lecture, ce sujet sera décomposé en 5 parties.
Un engouement autours du sujet « concours de discus »
Il est vrai que la crise actuelle limite le développement de notre hobby. Néanmoins, les concours de discus réunissent régulièrement à travers l’Europe une centaine de poissons.
Malgré les coûts, les amateurs et les professionnels continuent à se déplacer, dynamisant notre petit microcosme.
Lorsque j’ai proposé ce sujet comme thème de conférence à Xavier Jeanmaire, président du jury du France discus show ; il fût plutôt enthousiaste. Nous échangeons régulièrement nos points de vue et il faut avouer que l’ouverture d’esprit des membres de l’association SODA fait plaisir à voir.
Je dois aujourd’hui l’avouer… Je n’aurais pas pensé voir autant de monde venir assister à la présentation de ce sujet !
Preuve que ce thème intéresse tout de même pas mal d’amoureux de discus.
Conférence durant le France Discus Show 2016 Avert (Merci d’être venu!) 🙂
Divers univers gravitent autours des concours de discus
Il faut bien garder à l’esprit que la réussite d’un concours de discus est un savant équilibre qui fait intervenir trois acteurs : Les organisateurs, Les concourants amateurs et les concourants professionnels.
Cet aspect souvent oublié est très important à prendre en compte. Mes discussions avec les acteurs de ces trois univers m’ont permis de dresser le profil général de leurs attentes et des contraintes qu’ils pouvaient avoir.
Les organisateurs de concours…
En ce qui concerne les organisateurs, il faut savoir que les points de blocage sont plutôt nombreux… Mais cela ne les découragent pas pour autant ! (Et heureusement !)
En effet, l’organisation d’un concours de discus nécessite tout de même un peu d’argent car il faut généralement louer une salle, se munir d’une bonne quantité de matériel (aquariums, chauffages, mobilier etc…), acheter les trophées et prévoir les nombreux frais divers et variés.
Il faut aussi une bonne équipe car l’élaboration de la manifestation nécessite de la main d’œuvre. Ils ont à cœur d’offrir aux poissons un environnement sain et gérer les risques liés à la propagation de maladies.
A tout cela vient bien sûr s’ajouter la volonté de proposer un jury de qualité auquel on proposera un système d’évaluation pour noter les poissons du concours.
L’organisation d’un concours demande énormément de travail…
Les participants amateurs…
Les participants amateurs ont généralement des moyens financiers modestes, inscrivant peu de poissons. Leurs moyens techniques sont souvent plus approximatifs et ils sont bien moins aguerris au sujet des systèmes de notation. Ils ont une approche « plaisir » et ressentent souvent de la difficulté pour participer (faute d’explications). Ils sont aussi très sensibles aux risques de maladies qui existent lors de ces concours.
Les participants professionnels…
Michael Pikis (Grèce) participant professionel lors du France Discus Show Arvert 2014
Les professionnels ont quant à eux besoin de ces concours pour assurer leur notoriété et espérer développer leurs ventes. Ils sont devenus « maitres » dans l’art de concourir et maitrisent de nombreuses techniques pour préparer au mieux leurs discus. Ils ne craignent pas d’inscrire beaucoup de poissons et ont des moyens financiers à l’échelle de leurs entreprises.
Leurs discus étant parfois préparés tels des athlètes pour plusieurs concours, leur besoin de prophylaxie sanitaire est important. Pour eux, les concours sont essentiels et ils deviennent de plus en plus exigent auprès des organisateurs en ce qui concerne la réglementation des compétitions.
Chacun de ces trois mondes a besoin de l’autre pour exister, ils ont en commun la passion du roi des aquariums. Les opposer ne fait que nuire au hobby.
Réglementation = Catégorisation + système de notation
Il existe une envie commune du monde professionnels et amateurs pour une réglementation claire et pédagogique.
L’Europe compte aujourd’hui plus d’une douzaine de concours. Chaque concours propose une réglementation qui lui est propre.
Cette réglementation s’articule autours de deux aspects :
La catégorisation des discus (Ou leur classement par type de couleur et patron) et le système de notation. Les résultats des concours dépendront tout d’abord de ces deux aspects.
Au fil des concours, il me semble évident que cette réglementation souffre de deux maux :
Le premier concerne pour moi la catégorisation puisque globalement les catégories proposées ne peuvent pas être évolutives. Les participants doivent inscrire leurs discus en fonction des catégories proposées par les organisateurs. Ceci a pour effet immédiat de limiter le nombre d’inscriptions ou de mener à des contestations sur les résultats du concours.
Je m’en explique avec trois exemples:
Et si le blanc devenait à la mode? saurions nous nous adapter?
Si deux de mes amis et moi-même décidions de nous lancer dans l’élevage de discus blancs uni (Snow white). Que se passerait il si chacun d’entre nous décidions d’inscrire 2 ou 3 de nos discus à un concours? A l’heure actuelle, dans quelle catégorie devrions-nous inscrire nos 6 ou 9 poissons blancs ?
Facile me direz vous : « Dans la catégorie open !»
La plupart des concours ne disposant pas de catégorie « discus blanc » ces poissons rejoindront en effet l’unique catégorie « open » généralement proposée (Tous les discus ne correspondant pas à une catégorie proposée sont inscrit en catégorie « open »). Ils concourraient surement avec d’autres discus blancs inscrit par d’autres éleveurs… Mais dit donc… finalement… Tous ces discus blancs ne pourraient ils pas former une catégorie à part entière ? ( ???)
Sur le même sujet je vous donne un second exemple bien plus proche de la réalité cette fois ci :
Lors de la dernière édition du concours France Discus Show 2016 d’Arvert, il y avait 37 discus turquoise inscrits. Cette année, les discus turquoise représentaient un gros pourcentage des inscriptions.(21% des inscrits sur 7 catégories proposées) Du jamais vu pour ce concours.
N’aurait il pas été judicieux de séparer ces poissons en deux catégories comme c’est parfois le cas dans certains concours ? (Comme lors du concours Athènes 2014 par exemple) : Turquoise à stries horizontales + turquoise à stries variées.
Idem à Naples 2015 ou la catégorie « yellow » fût remise en question lors du congrès mondial du discus… faute d’inscriptions et de réels représentants.
Les systèmes de classification utilisés n’ont-t-ils pas mis des poissons hors jeu ?
Un dernier exemple qui concerne le nombre d’inscrits. Car comme je vous le disais plus haut, les concours de discus réunissent à ce jour une centaine d’inscriptions. Que se passerait-il si demain un concours devait accueillir 250 ou 300 inscriptions? Les anciens me répondront « A Duisburg il y a eu jusque 750 inscrits ! »… Ce à quoi je répondrais : « Par rapport à aujourd’hui, existait-il autant de phénotypes de discus? » La réponse est non…
Le nombre de catégories proposées ne devraient il pas ici être revu à la hausse ? (Par rapport à ce qui est généralement rencontré)
Avec ces quelques exemples, je veux juste souligner que notre système de classification actuel ne permet pas de pallier à un facteur inconnu des organisateurs : Quels seront les types de phénotypes inscrits ?!
Devons nous proposer 20 catégories pour les concours de discus ? Non bien évidement (En tout cas pas à l’heure actuelle…). Il n’est pas question ici de blâmer les organisateurs de concours qui font de leur mieux, mais de proposer des solutions.
Nous devons surement faire évoluer notre classification afin de répondre au mieux à ces interrogations et situations :
*Comment classer au mieux les phénotypes qui vont être inscrits ?
*Comment donner à tous les poissons la même chance de gagner ?
Pour pallier à cela, je vous proposerais donc un système de classification qui pourra aussi évoluer en fonction des poissons inscrits et aussi rester évolutif au fil du temps en fonction du travail de sélection des éleveurs.
Une réglementation claire et incitative pour les concours de Discus
Aussi, je pense qu’il est temps de revoir le fond de nos réglementations afin que les concours soient plus attractifs.
Celle-ci devra être imaginée afin de créer un équilibre entre le milieu amateur et professionnel grâce à des règles justes, claires et identiques pour tous les participants.
Cette équité devant aller par exemple jusqu’à interdire (?) l’adjonction de produits dans les aquariums de compétitions qui pourraient des doutes sur l’origine et l’utilité de ceux-ci.
Limiter réellement le nombre d’inscriptions par personnes par catégorie devrait aussi amener de nouveau plus de diversité dans nos manifestations. Cette règle instaurée et respectée en France aura portée ses fruits puisque 23 personnes se sont déplacées pour 122 poissons inscrits.
Quatre éleveurs amateurs primés au milieu des professionnels durant le France discus show 2016 Arvert
Un ou plusieurs trophées dédiés au monde amateur pourront récompenser les petits éleveurs ayant fait l’effort de présenter leurs poissons. Ce type de trophée ne devrait d’ailleurs pas se limiter à récompenser les amateurs du pays organisateur, mais s’ouvrir à tous les amateurs ayant fait le déplacement. Ainsi, l’intérêt n’en serait que plus grand.
Enfin, la catégorisation ET les critères de jugement devraient être rendu public AVANT le début des compétitions.
Cette réglementation doit apporter plus de diversité chez les participants. Ceci afin d’apporter plus d’intérêts à nos manifestations qui petit à petit commence à en manquer.
Les propositions qui suivront trouverons je l’espère un écho afin d’amorcer une évolution pour nos concours de discus.
Je décomposerais ces sujets en plusieurs articles afin de faciliter leur lecture et leur compréhension. Si toutefois vous aviez des questions ; n’hésitez pas à les poser ci-dessus via l’onglet de commentaires.
Suite… Part 2 Une nouvelle classification
Suite… Part 3 La branche des discus à patron
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