Le système de notation des discus utilisé diverge souvent d’un concours à l’autre. Comme je l’expliquais dans la série d’article dédiée à la classification des discus de concours ; chaque manifestations propose son propre mode de fonctionnement.
(Les trois concours de Dortmund, Athènes et Napoli qui permettront l’élection de la « Master Cup Européenne » ont eu pour leur part le même système de notation).
La réglementation des concours est à ce jour la somme du système de classification + le système de notation.
Le système de notation des discus est quant à lui basé sur des critères de jugement. Ils sont plus ou moins nombreux selon les concours et sont parfois sujet à des coefficients.
Par exemple, chaque critère de notation peut être noté sur 10 points maximum. Un ou plusieurs critères peut bénéficier d’un coefficient accentuant le poids de la note. (Pour exemple, si la note des yeux possède un coefficient de 1.5, avec un 6/10 ce critère rapporterait 1.5 x 6 = 9 points).
Par contre, le système de notation des discus n’est à l’heure actuelle toujours pas liée à un standard officiel.
Il s’agit ici d’une erreur et je pense que la catégorisation doit être liée au standard qui doit être lui-même lié au système de notation. Ce qui donnerait alors :
Réglementation = système de classification + standard + système de notation
Le système de notation des discus n’est que très rarement évoqué par les compétiteurs, or il s’agit la d’une des clefs de la réussite dans un concours.
Très souvent, les juges et leurs jugements sont contestés sans même que quelqu’un ne se pose la question de savoir quel système de notation leur fût proposé…
Les trois concours de l’European master cup ont normalement utilisés le même système de notation.
Celui utilisé par le concours « Napoli Aquatica »
Des critères de jugement méconnus
Dans de très nombreux concours, les participants ne connaissent pas les critères de jugement qui seront utilisés pour évaluer leurs poissons.
Les résultats des notes ne sont quant à eux pas toujours données aux participants et ceci me parait plutôt surprenant.
Comme je l’expliquais lors de ma conférence au France Discus Show d’Arvert 2016, je pense que nos concours ont besoin de plus de transparence.
Je ne connais pas une seule personne capable de gagner à un jeu sans en connaitre les règles !
Comment gagner un tournoi de poker ou un jeu d’échec sans en connaitre les règles ?
Comment gagner sans connaitre les règles du jeu?
Le manque de transparence à ce sujet a 3 effets :
* Il mène à la contestation
* Puis conduit à la frustration
* Pour enfin provoquer une perte d’intérêt
Petit à petit certains participants se sont éloignés des concours alors que de simples explications sur le système de notation pourraient donner des objectifs clairs aux éleveurs.
De nombreuses personnes se plaignent de l’arrivée de défauts majeurs chez les discus gagnants les concours. Ils préfèrent d’ailleurs critiquer les juges, alors qu’il faudrait peut être remettre en question le système de notation qui leur est proposé…
Je pense aussi personnellement que certains systèmes de notation pourraient subir quelques modifications.
Un choix fort de la part des organisateurs du France discus show d’Arvert qui affichent les notes des gagnants depuis plusieurs années déjà
Les critères de notation
Il est à mon sens très important que ces critères soient en nombre suffisant. Départager des discus de haut niveau se joue souvent à des détails. Juger les poissons sur peu de critères devient à mon avis de moins en moins pertinents car les gagnants se départagent de plus en plus par des détails…
Ainsi ; lorsque le nombre des critères est suffisant, il permet de justifier plus facilement les résultats finaux.
Un système de notation doit :
* Être facile à utiliser
* Facile à comprendre
* Contenir des coefficients sur les critères jugés importants
* Contenir un nombre minimum de critères de notation
* ETRE CONNU DE TOUS LES PARTICIPANTS
* Enfin Il faut éviter les critères de jugement subjectifs.
Parmi les critères qui peuvent être considéré comme subjectif se trouve dans beaucoup de concours le critère « impression générale ».
Selon les concours, ce critère ne semble pas forcément toujours signifier la même chose… Souligner comme trop subjectif par plusieurs éleveurs lors du congrès mondial de Naples 2015, je pense aussi que ce critère devrait être transformé.
Les juges utilisent les systèmes de notation proposés par les organisateurs (Ici Andrew Soh)
Les critères minimum d’un système de notation des discus
Je pense que 7 ou 8 critères de notations devraient être au minimum utilisés :
1) Attractivité : Elle remplacerait le critère « impression générale » devenu trop subjectif. La note « d’attractivité » récompenserait concrètement le travail de l’éleveur. Le poisson est il bien acclimaté ? Est-il prêt pour le jour J ? Est-il facile à observer ? Ainsi, le travail de préparation du poisson en amont du concours serait récompensé.
2) Forme : Ce critère mériterait un fort coefficient.
3) Taille : Une taille minimale est à décidé ainsi qu’une taille optimale. Aussi, je pense qu’aucuns points supplémentaires ne devraient être accordés pour les poissons XXL … Le maximum de points devrait être donné une fois que la taille optimale (décidée dans le standard morphologique) est obtenue. Cela découragerait surement les éleveurs tentés d’utiliser des méthodes peu recommandables destinées à faire grossir leur poisson outre mesure.
4) Yeux : Avec une note divisée en 3 ; la forme de l’œil, sa couleur et sa taille.
5) Nageoires : symétrie, bien disposées, absence de malformations.
6) opercules/ouïes/écailles : En prenant soin d’observer leur taille, forme, symétrie et difformité.
7) Patron : Uniformité et netteté sur l’ensemble du corps.
8) Couleur : Intensité, qualité mais aussi le contraste entre la couleur de surface et de fond pour les discus à patron.
Bien sûr les organisateurs verront ceci comme une trop grosse contrainte de temps. Car il est vrai que le processus de notation est plutôt long.
Comment faire si le concours réuni beaucoup de poissons ?
Ne pourrions-nous pas nous inspirer par exemple de nos confrères « guppyphiles » qui ne jugent que les meilleurs poissons désignés par les juges ? Lors du 18ème championnat du monde USA, selon Denis Barbé, 420 couples de guppys y étaient présentés !
Ainsi les efforts de jugement seraient concentrés sur les meilleurs sujets, les autres pouvant par exemple bénéficier d’une appréciation générale (?).
Le développement et la diffusion de système de notation informatique ne pourrait il pas résoudre ce point de blocage ? Le NaQ (Championnat du monde) utilise par exemple des tablettes informatiques.
Il faut prendre en compte les contraintes des uns et des autres mais il me parait essentiel de faire tout notre possible pour assurer les meilleures évaluations aux poissons présentés.
2 commentaires
Muy entretenidos tus articulos, enhorabuena Yann.
Hello!
Thank you very much Santiago!!!
Yann